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La reconceptualisation et l’adaptation d’expression en terminologie culturelle

Abibatou Diagne

La reconceptualisation et l’adaptation d’expression en terminologie culturelle

Linguistik online, vol. 117, núm. 5, pp. 49-61, 2022

Universität Bern

Abstract: The study focuses on two fundamental aspects developed in cultural terminology: (re)conceptualization and the adaptation of expression developed by Diki Kidiri et al. (2008). They are means by which, in an African environment, in a context of weak terminological development, speakers of a language can reappropriate knowledge and adapt it to the possibilities of expression specific to that language. Reconceptualization and the adaptation of expression are complex processes although the authors (Diki Kidiri et al. 2008) propose ways to achieve them. We recall the key elements of cultural terminology that support the (re)conceptualization and adaptation of expression. On the basis of recent studies in cognitive science (Carey 2009), we underline the limits of an approach based on the notion of percept and insist, following (Temmerman 2000), on the contribution of cognitive linguistics to terminology. The last point addressed concerns the formal aspect of terminological units which, in our opinion, should not only be popularized units, the objective being to move towards a cultural terminology beyond perception and popularization.

1 Introduction

Les notions de reconceptualisation et d'adaptation de l'expression sont au cœur de l'approche culturelle développée par Diki-Kidiri et al. (2008). Cette approche présente des similitudes avec plusieurs autres développées en terminologie : communicative (Cabré 1998), socioterminologique (Gaudin 1993), sociocognitive (Temmerman 2000). Ce que ces approches ont en partage est leur orientation sociale mais également la place accordée à la diachronie que l’approche générale wusterienne avait écarté.

Diki-Kidiri met en avant la manière dont les communautés culturelles appréhendent des concepts, les représentations qu’elles se font des concepts. Ces concepts sont propres à un champ de la connaissance humaine. Même s’il s’agit d’un seul champ spécifique de connaissances, Diki Kidiri montre, avec des exemples, que la manière dont les concepts sont appréhendés d’une communauté à une autre diffère.

Ce travail sur les concepts et leur représentation a une incidence sur le choix des termes qui désignent ces concepts. En lieu et place d’une traduction des termes ou d’un recours à l’emprunt, ce sont des unités lexicales propres à la communauté locutrice et qui sont mieux adaptées pour restituer le concept de départ.

2 Terminologie culturelle : éléments de base

La conception culturelle de la terminologie par DikiKidiri et al. (2008) fait de celle ci un instrument de développement de la langue. Cela passe notamment par une reconceptualisation de domaines de connaissance en vue d’adapter l’expression. L’aménagement linguistique y est un aspect majeur.

Dans l’approche culturelle, il est question de trouver des unités qui désignent « des réalités modernes qui n’existaient pas ou n’étaient pas prééminentes dans le monde des cultures traditionnelles africaines » (DikiKidiri et al. 2008 : 32). En contexte africain, il existe deux situations propices à la multiplication des unités terminologiques en langues autres qu’africaines. Dans le premier cas de figure, « les réalités nouvelles à dénommer existent indépendamment de notre culture [ces réalités sont] le plus souvent créées en Occident » (Diki Kidiri et al. 2008 : 32). La seconde situation qui se présente révèle l’existence de « réalités anciennes en Afrique, mais qui n’avaient pas jusque là fait l’objet d’études avancées dans les cultures africaines traditionnelles. » (Diki Kidiri 2008 et al. : 33). À noter que DikiKidiri a notamment illustré cette dernière situation en explorant le domaine des ravageurs de coton et de l’utilisation des pesticides. Ce choix délibéré est conforme au caractère communicatif et social de l’approche, dès lors que le travail prend forme dans un cadre auquel une communauté de locuteurs est familier. C’est donc la dimension utilitaire et pragmatique que Diki Kidiri invoque pour la terminologie culturelle. La conséquence de cette approche est qu’à la fin de ce processus de reconceptualisation et d’adaptation le produit matériel ne sera plus une unité terminologique (UT) au sens classique du terme, mais plutôt une unité qui intègre la langue générale.

De ces visions utilitaire et pragmatique se dégagent également deux impératifs sur le plan de la forme. Le premier est un impératif linguistique, où il est question de traduire une terminologie constituée vers une langue africaine. Le second impératif concerne la déterminologisation qui ressemble à une opération de vulgarisation, c’estàdire réussir à ce que le terme intègre la langue générale et que les locuteurs l’utilisent.

La vision utilitaire et pragmatique de la terminologie culturelle, comme nous l’avons évoqué, a montré toute son utilité et elle trouve sa justification à plusieurs niveaux. Tout d’abord elle tient compte d’une caractéristique fondamentale que beaucoup de langues en Afrique ont en partage : l’oralité. Ce point est d’autant plus crucial que la terminologie telle qu’elle est pratiquée depuis ses tout débuts se fonde sur l’écrit. Ailleurs Diagne (2020), nous avons souligné tout l’intérêt de doter ces langues de corpus écrits (que cela soit même de l’oral retranscrit) en vue de préparer ou développer des terminologies dans différents domaines.

La dimension verbalisante, expansive des langues concernées est une autre caractéristique qui justifie l’intérêt de la terminologie culturelle. Dans le cadre de nos recherches précédentes Diagne/Kébé (2018) ; Diagne (2018), il est apparu que pour désigner en wolof des réalités modernes venues d’ailleurs, il était souvent nécessaire de faire des paraphrases ou d’utiliser des syntagmes. Par ailleurs, les produits scientifiques à dénommer n’ont pas émergé dans le cadre culturel africain, d’où l’intérêt de les adapter.

Le travail de Diki Kidiri trouve également sa justification dans le fait qu’elle se positionne non pas comme une réponse à un besoin linguistique spécifique, quoique cette dimension y soit, mais surtout comme une volonté de démontrer que les langues en Afrique peuvent, sur le plan linguistique, se réapproprier des concepts et des artefacts venus d’ailleurs. La démarche se présente comme un objet d’affirmation identitaire puisque le but ultime est qu’une communauté donnée puisse acquérir « plus de savoir et plus de savoir faire tout en préservant son identité culturelle. » Diki Kidiri et al. (2008 : 18). Diki Kidiri s’inscrit dans la lignée des premiers travaux linguistiques allant dans le sens de « défense » des langues en Afrique : Diop (1975), Mbodj (1994). Ces idées de « défense » et de « démonstration » doivent être soutenues par des résultats probants. Il s’agit de l’usage par le plus grand nombre (surtout par les spécialistes d’un domaine donné), ensuite possiblement par le grand public pour l’implantation des termes. C’est pourquoi la terminologie culturelle accorde une grande importance aux dimensions communicative et sociale. Les terminologies ainsi créées seront utilisables et utilisées par les communautés destinataires.

En évoquant la reconceptualisation, Diki Kidiri, tient compte d’une notion très présente en linguistique générale et en sciences du langage, les universaux de la langue. Les études ont démontré que les langues reflétaient une vision du monde et qu’elles en faisaient des découpages distincts. Après tout, « Nous pensons un univers que notre langue a d’abord modelé. » (Benveniste 1974 : 6). Ces assertions ont pour fondement l’hypothèse de Whorf selon laquelle les langues diffèrent selon les représentations qu’elles font du monde ou les éléments saillants de ces représentations. Ces découpages pour ce qui est des langues en Afrique sont résolument ancrés dans le réel. Dans nos travaux sur la terminologie médicale wolof Diagne (2018), nous avons noté que la désignation des termes se faisait sur la base de l’anatomie (parties, régions du corps). Diki-Kidiri (1999) pour désigner la bicyclette, donne quelques exemples :

– gbâzâbängâ « roues de caoutchouc », en sängö (Centrafrique);

– nàgàsó, « cheval de fer », en bambara (Mali) ;

– magu mâkwanganya, « quatre pieds », en lilikô (langue bantu de la zone D en République démocratique du Congo).

(Diki-Kidiri 1999 : 579).

Ces exemples mettent en avant la dimension culturelle propre à chaque langue, mais également soulignent l’ancrage de la désignation à un objet du monde réel (le caoutchouc, le fer, les pieds). À une réalité, l’on retrouve plusieurs représentations qui ne sont que le fruit d’une reconceptualisation. Celle ci retient les éléments matériels qui s’impriment avec force dans la « représentation mentale » que se fait chaque communauté (sängo, bambara, lilikô).

2.1 Reconceptualisation et adaptation d’expression

Dans l’approche culturelle de la terminologie Diki Kidiri et al. (2008 : 34.) assimile la conceptualisation à un parcours qui part d’un archétype, un « concept premier », celui ci « contient toute l’idée essentielle d’un objet imaginé et fabriqué par l’homme », pour arriver à des classes d’objets. Chaque classe est « une instance concrétisée du concept ». Avant d’arriver aux classes d’objets, l’archétype a une forme écrite comparable à un « plan de réalisation » qui est donc la seconde étape du parcours. À noter que cette vision s’applique aux artefacts, objets créés par l’homme. En ce qui a trait aux objets non créés, naturels, ce qui reste fondamental est la catégorisation ou l’étape ultime qui correspond aux « classes d’objets ». Ces dernières ainsi déterminées permettent elles d’accéder à la connaissance des choses du monde extérieur. Le concept résulte d’un processus « d’organisation de l’expérience humaine » en vue de catégoriser.

Thoiron/Béjoint/Boisson (1996 : 516) considère que « l’une des tâches de la terminologie multilingue serait la construction de ces archi concept par examen de leur représentant dans diverses cultures ».

La reconceptualisation est décrite comme le procédé par lequel les locuteurs reprennent à leur compte un concept conformément à leurs modes de pensée et d’action. C’est un travail de « déconstruction et de reconstruction ». La reconstruction ne consiste pas à annihiler un travail précédemment fait, mais à déterminer tous les éléments constitutifs de l’objet, sa structure. De là, il sera possible de relever les éléments fondamentaux à prendre en compte pour trouver des concepts et désignations analogues vers la langue cible.

Diki-Kidiri soutient l’idée de processus de dénomination qui résulterait de points de vues différents. Il donne l’exemple des différentes appellations de la bicyclette en bambara sängö et lilikó qui n’ont pas tenu compte du concept archétypique. Dans chacune de ces trois langues, c’est le passé culturel propre aux communautés qui ont motivé les appellations.

2.2 Dans la pratique

Dans la pratique, les chercheurs de la terminologie culturelle proposent une méthode (DikiKidiri et al. 2008) comportant six étapes.

  1. 1. Le premier point situe le cadre d’émergence sociale du travail terminologique ;
  2. 2. Le deuxième point établit une liste de termes conformément à l’objectif visé ;
  3. 3. La conceptualisation consiste à faire des recherches en vue de délimiter un concept, le comprendre selon le point de vue de la langue source ;
  4. 4. La reconceptualisation est une réappropriation du concept dans la culture de la langue cible, la construction d’un nouveau point de vue ;
  5. 5. Le cinquième point met l’accent sur la dimension collaborative d’un travail terminologique à visée aménagiste de ce type, où il sera nécessaire d’arriver à un tri puis au choix d’un terme consensuel ;
  6. 6. Le dernier point concerne l’implantation des termes normalisés.

Les six points ainsi présentés, il convient de faire quelques remarques. Le premier point (1) campe l’orientation sociale de cette approche par la détermination d’un contexte de création d’unités. Les points trois (3) et quatre (4) devraient, à notre sens, précéder le point deux (2) qui n’est en fait que la matérialisation en aval d’une réflexion et d’une délimitation. La réalité prend d’abord une forme abstraite, elle est « représentée mentalement » avant d’être nommée. Procéder par la désignation avant de se représenter la réalité désignée reviendrait à travailler sur un aspect purement formel de transfert ou de traduction littérale de langue à langue. Les points cinq (5) et six (6) renforcent la dimension sociale avec les notions de travail collaboratif et d’implantation.

La conceptualisation est une partie essentielle de la terminologie. Ceci est principalement dû à la focalisation onomasiologique des pratiques terminologiques. Le concept a été défini de différentes manières par les linguistes et les terminologues.

3 Le percept et le concept

3.1 Le concept en terminologie

Le concept est défini comme « une unité structurée de pensée par laquelle nous appréhendons le monde » (Depecker 2002 : 111). Le concept apparaît comme une « représentation mentale » fortement teintée d’une dimension symbolique, physique (le percept comme unité de perception). Le signifié, à notre sens, marque une distinction dans sa représentation verbalisante. Les mots ou la matière verbale s’impriment avec force dans la représentation qui est faite.

Le concept est traditionnellement préféré au signifié, au sens ou encore à la signification en terminologie. Le signifié renvoie à une notion purement linguistique selon le paradigme structuraliste, alors que le concept se présente comme un item cognitif (L’Homme 2020 : 79). Cela revient à dire que le concept est un élément de connaissance d’un domaine de spécialité qui, dans ce cadre précis, représente des objets du monde réel. Le concept comporte une dimension extralinguistique. Le concept est davantage lié à la représentation cognitive qu’à un sémantisme uniquement linguistique. Le sens, dans une perspective terminologique, est circonscrit à un domaine de spécialité, ce qui est une approche réductrice.

Dans une étude de la dénomination, Diki Kidiri (1999) évoque la place du signifié et du concept. Le premier constitue une perception particulière alors que le second est considéré comme une représentation universelle objective. Que cela soit le concept ou le percept leur matérialisation formelle est le signifiant. Toutefois parler de « abstract generalisation of the characteristics […] objects share » (L’Homme 2020 : 23) nous semble mieux adapté qu’une « objective universal representation ». En matière de connaissances, parler d’objectivité est tenable jusqu’à un certain point, mais dès qu’on entre dans le champ des représentations, il apparaît clairement que des variations subjectives interviennent. Par ailleurs, il convient de se demander si l’on peut arriver à une objectivité exhaustive au point d’évoquer une universalité de représentation.

L’importance qu’occupe le concept dans la terminologie date de sa première théorisation dans le cadre de la Théorie Générale de la Terminologie (TGT). Le maître mot dans cette approche terminologique étant la biunivocité : à un concept une désignation, à une désignation un concept. Cet idéalisme wüsterien cherche une distinction franche entre concepts. Les limites de la TGT ont été relevées en sciences cognitives et en linguistique. En effet, Wüster (1959) en tant qu’ingénieur n’a pas tenu compte ou n’a pas connaissance de certains aspects linguistiques et cognitifs prépondérants pour la TGT. Le premier point est la polysémie qui est présente dans toutes les langues naturelles. La monosémie est recherchée, mais l’évolution de la langue ne peut être contrainte.

3.2 Concept et conceptualisation : approche cognitive

Le concept a fait l’objet de plusieurs études dans le cadre de la psychologie et de la philosophie cognitives. Susan Carey (2009) fait un compte rendu d’études sur le concept dans son ouvrage, The origin of concept tout en proposant elle même une large étude sur comment naissent les concepts et comment l’individu les crée tout au long de son développement cognitif. Nous nous limiterons ici à rapporter les points qui nous semblent pertinents aux notions de concept et de percept tel que développé dans le cadre de la terminologie culturelle. Dans un premier temps, nous évoquons les limites du percept pour l’élaboration d’une terminologie. Il sera ensuite question de voir comment la notion de développement cognitif en tant que processus par lequel on accède à la connaissance, particulièrement la connaissance de catégories (artefacts et espèces naturelles), peut, en terminologie, permettre de donner les traits saillants de ces catégories.

Abordant les représentations mentales, Carey postule l’existence de deux types : l’un est inclus dans ce qu’elle nomme un système cognitif de base, l’autre dans un système de connaissances explicites comme les théories. Le système cognitif de base comprend des mécanismes très structurés et innés chez l’individu et qui lui permettent de construire des représentations au contenu spécifique. La cognition de base comprend des structures mentales qui représentent ces contenus spécifiques du monde réel (Carey 2009 : 67). L’idée que défend l’auteure avec ce postulat est que le système de cognition de base ne peut être réduit à des primitifs perceptuel ou sensoriel. La raison évoquée est que de tous les animaux, l’humain est le seul capable de créer un système de représentation qui transcende le système de cognition de base. En ce qui concerne les représentations mentales inscrites dans un système de connaissances explicites, Carey (2009 : 287) reprend l’exemple du mathématicien Leopold Kronecker cité par Weyl (1949 : 33). Pour Carey, chez Kronecker, la capacité à représenter les nombres fait partie du système de cognition de base alors que toutes les théories mathématiques y compris les concepts de nombres (rationnel, réel, imaginaire) sont le fruit d’un construit culturel, d’une théorisation humaine.

Le percept comporte une dimension fluctuante, ce qui peut constituer une limite au processus de représentation. Ce caractère mouvant, évolutif des percepts a nécessairement une influence sur les désignations. En d’autres termes, les différentes perceptions favorisent une prolifération d’unités. Alors que la multiplicité des terminologies pour un seul concept ne pose pas en soi de problème, mais nourrit l’idée d’un flottement dans la compréhension, la délimitation de concept.

Certains auteurs, en sciences cognitives, ont émis l’hypothèse d’un développement de l’activité cognitive de catégorisation, chez l’enfant, lié à la peur de la nouveauté d’où l’attitude qui consiste à ramener le non familier à du familier Brigaudiot/Danon Boileau (1999). Avec la terminologie culturelle, l’on est en face de ce qui peut être qualifié de peur nourrie par une forme d’insécurité linguistique. Lorsque l’objet est identifié, le pas d’après sera sa matérialisation linguistique.

Cette vision peut être tempérée lorsqu’on se réfère à l’approche sociocognitive développée par Temmerman (2000) et qui a des similitudes avec l’approche culturelle. Temmerman met en avant des « units of understanding » en lieu et place de « units of knowledge ». Le percept peut être conçu comme produit d’une expérience humaine, donc une donnée empirique qui ne se limite pas à une conception sensorielle. Mais ces « units of understanding » témoignent des différentes perspectives de conceptualisation. Avec la terminologie culturelle, l’on est en face d’une représentation mentale de comparaison. Cela consiste en des procédés de métaphorisation et d’analogie que l’on retrouve avec les unités terminologiques proposées.

La conceptualisation par métaphore et analogie est opérante pour les objets et artefacts. Quand il s’agit d’abstraction, de notions, de valeurs, on passe de la comparaison à l’explicitation, à des formules expansives qui sélectionnent des traits de caractéristiques saillants. Il conviendra donc pour chaque langue de « découper » ou délimiter les « units of knowledge ».

Temmerman (2000) évoquant les principes traditionnels wüsteriens, souligne le caractère non essentiel de la normalisation pour les disciplines scientifiques qui portent sur la vie. Elle insiste sur une posture qui va au delà de l'approche traditionnelle qui serait une délimitation claire, nette et franche du concept. Ce qui importe dans la terminologie sociocognitive reste la compréhension que le locuteur de la langue a du concept dans un domaine précis. C'est la raison pour laquelle Temmerman note l'existence de plusieurs modèles cognitifs.

4 Unités terminologiques et forme

Ce sont quatre (4) procédés qui sont proposés par l’approche culturelle : (1) la résurrection du savoir culturel endogène, (2) la motivation philologique, (3) la métaphorisation, (4) la motivation morpholexicale Diki Kidiri et al. (2008 : 57). Chacun de ces procédés dénote une approche qui se fonde sur la connaissance de la culture de la langue ; ce qui est tout à fait cohérent compte tenu de l’ancrage résolument culturel (ci dessous, quelques exemples).

Métaphorisation – Avion : Ndeke (lingàla), picc mi (wolof)

Motivation philologique– lingàla : nganga (guérisseur traditionnel, féticheur devin), mónganga (médecin formé à l’école européenne).

(Ibid. : 59, les caractères en gras sont dans l’original) Train (lilikó) : mambélé mà sukà (serpent à deux têtes) ; (wolof) : saxaar (fumée laissée par le train).

(Ibid. : 57)

Cette approche cognitive ne dit toutefois pas grand chose de la forme des unités. La motivation morpholexicale est la réorientation d’une forme vers un domaine de spécialité. C’est là, une des caractéristiques intrinsèques aux UT, c’estàdire des formes dont le sens est fonction d’un domaine spécifique.

Dans les approches terminologiques traditionnelles, le nom est la partie du discours qui suscite le plus d’intérêt. La TGT a eu une influence sur cet état de fait. En effet, son fondement théorique et pratique de recherche de biunivocité entre terme et concept fait du nom la partie du discours utilisée pour étiqueter les concepts. Dans une moindre mesure, le verbe, l’adjectif (Maniez 2015) ont fait l’objet d’études. Par ailleurs, le nom offre une certaine forme d’économie pour la désignation que l’on ne retrouve pas avec le verbe ou l’adjectif dont le caractère prédicatif exige un ou plusieurs arguments. Les termes simples (comportant une seule unité) sont plus récurrents sous une forme nominale. Les termes à plusieurs unités notamment les collocations sont souvent compositionnels.

Avec les exemples donnés (wolof, lingàla, sangö) dans l’approche culturelle, les termes proposés sont compositionnels sur un plan purement morpholexical d’où leur transparence sémantique. Cela peut s’expliquer par plusieurs raisons. D’abord il y a l’absence de lien direct entre concepts, objet créé et le cadre conceptuel et linguistique pour les communautés locutrices de ces langues. Un objet comme l’avion est conçu et créé hors du milieu wolophone qui a accueilli un produit fini avec sa désignation. Cette première raison est sans doute la plus significative puisqu’elle ouvre le champ à ce réflexe d’explicitation, de clarification du sens du concept désigné. Sur le plan formel il s’agit généralement de partir d’un nom tête pour ensuite ajouter des spécifications. C’est un procédé morpholexical qui offre une certaine transparence sémantique : le sens du concept peut être déduit des éléments constitutifs du terme à plusieurs composants.

La formation des termes à plusieurs unités comporte des limites en ce qui a trait à leur sémantique et à leur organisation structurée. La première difficulté réside dans le choix des unités à considérer comme terminologiques ou non terminologiques. Il se pose surtout un problème de délimitation de la chaîne linguistique, jusqu’où (expression, proposition, phrase) peut on aller pour considérer des segments linguistiques comme terminologiques. L’élément de base (radical, nom tête) étant généralement une unité lexicale, quels sont les critères morphologiques qui doivent entrer en ligne de compte pour créer une UT.

Quels que soient les procédés morphologiques adoptés par le linguiste ou terminologue, des spécifications de domaine seront nécessaires, ce qui confère un caractère spécialisé et peut servir de modèle pour de futures créations. La composition et la motivation ne sont pas les seuls procédés de création, la dérivation offre également des possibilités de même que l’emprunt. Ce dernier demeure toutefois un dernier recours. L’intérêt de la dérivation réside dans le fait que les éléments linguistiques sont connus et sont propres à la langue. La terminologie culturelle restreint les possibilités de formation de désignations. Le seul travail sur les ressources propres à la langue est un idéal au même titre que l’est la recherche de purisme linguistique. Il est important de réactiver et de réactualiser le stock lexical et d’arriver à davantage de listes de terminologies. Une langue vivante emprunte nécessairement ce qui contribue d’ailleurs à sa vitalité. Audelà des procédés formels, il faudrait arriver à une démarche systématisante dans la formation des unités ou créer un voire plusieurs paradigmes désignationnels.

Adopter une démarche systématisante, c’estàdire avoir une méthode suivie et constante dans le choix des paradigmes désignationnels, ne vise pas à contraindre ou enfermer le lexique de spécialité dans un modèle puisque cela se révèle très souvent infructueux. Ce qu’on peut rechercher dans les procédés de création lexicale, c’est une certaine forme de régularité en vue d’en dégager des principes de formation applicables à plusieurs langues. L’ancrage purement sociocognitif de la terminologie culturelle fait que la production d’unités lexicales spécialisées a été quelque peu négligée. Une des conséquences de cette orientation est que la terminologie culturelle en tant qu’approche est considérée comme la plus appropriée par les linguistes et terminologues pour les langues en Afrique, il y a très peu d’applications à grande échelle.

La question de la forme des unités terminologiques est indissociable de celle de leur efficacité. Cette efficacité recherchée par la terminologie culturelle est également recherchée par la socioterminologie. Les terminologues de cette approche écartent l'idée de standardisation dans son sens traditionnel pour parler de « normaison » Gaudin (1993). Le processus « normatif » mettra davantage l'accent sur l'intercompréhension, d'où l'intérêt de la vulgarisation. Toute la dimension sociale de la terminologie peut se résumer par la recherche de l'établissement effectif des unités créées. La socioterminologie vise à « prendre en compte le fonctionnement réel du langage et restituer toute la dimension sociale aux pratiques langagières concernées. » (Gaudin 1993). La socioterminologie a un ancrage sociolinguistique et une dimension descriptive dans son approche des unités terminologiques. Elle étudie et décrit des unités terminologiques dans un cadre discursif.

Ce que propose la terminologie culturelle pour l’élaboration de termes est à notre sens un ensemble de conditions nécessaires. Elles le sont d’autant plus que les auteurs souhaitent que « le choix dénominatif proposé ait des chances d’être facilement compris et surtout soit adopté », ce qui exige que « le signifiant soit adapté aux réalités culturelles du locuteur » Diki Kidiri et al. (2008 : 58). Toutefois cette dimension communicative occulte une réalité terminologique qui fait que ces conditions ne sont pas suffisantes. Les seuls procédés proposés ne pourront pas totalement répondre à la multiplication d’onomastiques en tant que corollaire de la multiplication et de l’évolution des objets plus ou moins matériels. L’emprunt en tant que procédé lexical pour une terminologisation aura certainement une prépondérance. Dans les pratiques langagières courantes, l’emprunt « vaut par son univocité sémantique » Dumont (2008). Il importe de mettre en avant la nécessité d’adaptation morphophonologique. Par ailleurs la dimension verbalisante de certaines langues en Afrique (Diagne 2018, 2020), nous amène à reconsidérer la place des syntagmes pour désigner des réalités issues de domaines de spécialité.

5 Un travail terminologique audelà du perçu du vulgarisé

5.1 La langue « un vecteur de connaissance spécialisée »

Comme le note Lerat (1995), une langue spécialisée représente l’usage d’une langue dans un domaine particulier : « Une langue spécialisée est une langue naturelle considérée en tant que vecteur de connaissances particulières » (Lerat 1995 : 20). C’est la situation qui contraint les choix langagiers et, même lorsque cette situation est très circonscrite, il est rare que les manifestations langagières échappent complètement aux difficultés inhérentes à la langue. Il paraît ainsi difficile d’imaginer une langue qui ne serait qu’un véhicule d’information et dans laquelle la terminologie serait biunivoque : un terme/un concept, un concept/un terme.

5.2 Les cadres d’émergence d’unités terminologiques

La terminologie culturelle n’évoque pas le cas d’existence concomitante de deux systèmes de concepts véhiculés par deux systèmes linguistiques. L’on est là, en face d’un lien presque indissoluble entre l’usage d’une langue et le découpage d’un domaine ou sousdomaine de spécialité. Dans le domaine médical, sur lequel ont porté quelquesuns de nos travaux Diagne (2018), cela a pu être relevé. La médecine traditionnelle wolof compte assez de dénominations et désignations terminologiques en langue wolof. La médecine dite moderne, en milieu wolophone, est surtout exprimée en français. Dans ce cas précis, un aménagement des termes qui se fonde sur une réactivation ou une réutilisation des termes traditionnels ne risquetilpas de créer une confusion entre les domaines (moderne et traditionnel) ? Dans ce même domaine médical un des contributeurs dans Le vocabulaire scientifique dans les langues africaines, Diki Kidiri et al. (2008) donne l’exemple du lingàla :

  1. nganga (guérisseur traditionnel, féticheur devin).

  2. mónganga (médecin formé à l’école européenne).

Les auteurs de la terminologie culturelle ont beaucoup mis l’accent sur la nécessité de réactivation ou de réutilisation, mais il faut bien noter que ce procédé a des limites. Pour la terminologie médicale wolof, la situation de diglossie a fait émerger le même usage qu’en lingala.

  1. Sëriñ/Maamën : (guérisseur traditionnel, féticheur).

  2. Doktoor : (médecin formé à l’école européenne), emprunt adapté à la morphophonologie wolof.

Cela nous a amené à considérer qu’un travail sur la terminologie médicale wolof pourrait amener à introduire les notions de « médecine moderne » et de « médecine traditionnelle » pour distinguer deux sousdomaines ou deux approches médicales distinctes.

Pour le domaine juridique, les lois et coutumes traditionnelles ont précédé les législations venues d’ailleurs. La différence avec le domaine médical réside dans le fait que les législations codées et instituées ont pris le pas sur les pratiques coutumières. La traduction des textes juridiques en langues africaines s’est donc faite avec prise en compte de termes traditionnels. Un exemple peut être pris avec la traduction de la Constitution sénégalaise en wolof. Le même constat peut être fait de l’organisation politique qui délimite d’une part organisation traditionnelle et d’autre part l’organisation moderne.

5.3 La nécessité d’un fondement matériel

L’approche culturelle de la terminologie n’inclut pas la normalisation, mais défend une idée aménagiste. Cela pose la question du fondement matériel. Lorsque les unités terminologiques seront ainsi créées ne faudraitil pas les répertorier ? L’aménagement exclutil ce procédé ?

Une terminologie aménagiste où il serait juste question de trouver des ajustements des réponses à des besoins ponctuels a ses limites. Cette démarche est à notre sens, artisanale. L’ancrage social n’exclut pas un ancrage méthodologique rigoureux. Même avec une « terminologie vulgarisatrice », il semble essentiel de ne pas perdre de vue une ligne directrice qu’il faut déterminer. Une évolution des travaux en terminologie est souhaitable dans le sens d’une conception et d’une planification en amont. La méthode ne fait pas que montrer la voie, elle harmonise également les différents procédés.

Une terminologie de planification est plus opératoire et il ne s’agit pas d’une question de vocable en substituant planification à aménagiste. Un travail de terminologie opère avant tout sur le lexique dont la plasticité est reconnue. Le lexique ne se laisse donc pas réduire ou contraindre dans des modèles structuraux, seulement l’avantage de la terminologie, même s’il n’y a pas de contrainte totale des unités terminologiques, c’est qu’elle situe ces unités dans un cadre discursif. C’est peu, mais c’est déjà quelque chose.

La forte dimension orale des langues en Afrique noire est une caractéristique qu’il ne semble pas souhaitable de reproduire dans une perspective terminologique. Ce n’est pas une dépréciation de l’oralité, mais d’en souligner les limites dans ce cadre précis. La réalité sociolinguistique de l’oralité a peutêtre influencé les auteurs de la terminologie culturelle dans leur démarche : s’inscrire dans une dynamique d’usage actif des termes proposés. Toutefois, cela pose problème à deux niveaux.

Le stock lexical des langues en Afrique n’a pas statistiquement et conceptuellement le même niveau de développement que les langues européennes. Ce point n’est pas un détail parce que l’approche se propose de trouver des équivalents de termes constitués en langues européennes. Dans la méthodologie proposée, la reconceptualisation consiste généralement en la recherche d’analogies et d’expressions métaphoriques au plus près de la culture cible. Pour combler la différence lexicale, dans ces caslà, le recours à la synonymie est inévitable même si Diki Kidiri suggère un recours modéré. Or la synonymie dans l’approche traditionnelle wüsterienne de la terminologie n’est pas souhaitable. Cette position a fait l’objet de critiques, notamment Cabré (1998 : 83) qui insiste sur ses limites dans la pratique. Cette limite est encore d’autant plus vraie pour les langues africaines du fait des contraintes statistiques et conceptuelles énoncées. En terminologie africaine, la synonymie ne sera pas qu’une réalité, mais aussi une nécessité. C’est, à notre sens, par cela qu’il sera possible, audelà des synonymies de rétablir une relation bijective entre le terme et le concept. La synonymie, déjà présente dans les bases de données terminologiques des langues européennes, a ainsi poussé les concepteurs à toujours spécifier le do- maine pour les bases multilingues par exemple l’IATE.

La dimension normalisatrice est écartée, mais il est un aspect qui nous paraît indispensable : la recension et la consignation des unités créées ou répertoriées. Cela est fondamental pour garder des exemples et traces dès lors que la détermination de l’historicité est un travail long et fastidieux aux résultats parfois maigres. Pour recenser et consigner, les glossaires, les bases de données sont des outils qui peuvent être utilisés.

Audelà des procédés, ce qui est frappant en matière de création d’unités en terminologie culturelle c’est le flou voire l’effacement entre unité lexicale et unité terminologique. L’unité terminologique a une fonction stabilisatrice visàvis du concept.

Sager (1990), qui a identifié des principes de compilation, insiste sur la prédominance de la pratique terminologique fondée sur le corpus.

Systematic terminology compilation is now firmly corpusbased, i. e. terminology is no longer extracted from previous list or by individual searches but from a corpus of material.

(Sager 1990: 130).

Le développement terminologique des langues en Afrique nécessite un travail de constitution de corpus spécialisés et non spécialisés. Ce qui est notoire dans la recherche linguistique africaine, c'est l'inaccessibilité et parfois le manque de ressources appropriées pour mener à bien l'activité terminologique. Fondamentalement, des corpus spécialisés doivent, dans la plupart des cas, être créés. Cela peut être le résultat d'un travail scientifique aboutissant à un corpus (Diagne 2018), ou d'un intérêt ponctuel de l'utilisateur de la langue pour un domaine précis. Il y a des efforts à faire tant sur le plan linguistique qu'en termes de recherche. Les outils pouvant aider à l'extraction de termes sont utiles d'un point de vue multilingue : extraire des termes d'une langue étrangère puis les traduire par différents procédés. Au niveau unilingue, ils ne sont pas d'une grande utilité, car il n'y a souvent pas assez de matière à traiter, les corpus devant être construits ou créés.

Il existe deux types de création de corpus. Elle peut être axée sur la production d'unités terminologiques. Elle consiste à établir des listes d'unités lexicales spécialisées. Il est possible de réaliser un exercice de traduction d'une langue étrangère vers la langue à équiper terminologiquement. La constitution d'un corpus peut également se faire au niveau discursif par la recherche et la compilation de productions discursives ayant un lien avec le thème choisi.

Le fondement matériel, c’estàdire une meilleure prise en compte de l’aspect normalisateur devrait être la nouvelle orientation de la terminologie telle qu'elle est pratiquée en Afrique. La terminologie culturelle fournit le contexte et les étapes appropriés pour créer des UT. Cependant, l’absence de prise en compte de la normalisation a mis de côté une partie importante de la pratique terminologique : la production d'UT très spécialisées de manière systématique. Descorpus sont nécessaires que ce soit pour rechercher des unités ou pour créer des listes d'unités terminologiques.

6 Conclusion

La terminologie culturelle est sans aucun doute l'une des approches les plus appropriées pour les activités terminologiques en langues africaines. Le processus de reconceptualisation de notions issues de cultures différentes de celle africaine montre les écarts qui existent entre les cadres d'émergence d’unités terminologiques. Pour les auteurs de la terminologie culturelle, il s’agit de retrouver, dans la langue africaine à outiller terminologiquement, les éléments qui correspondent le mieux aux réalités et concepts majeurs représentatifs d’une communauté locutrice. L’adaptation d’expression est un moyen par lequel se déploient les ressources linguistiques et socioculturelles de la langue à équiper.

Ces procédés sont réalisables jusqu'à certains points, mais lorsqu'il s'agit de travailler dans un domaine très spécialisé et à plus grande échelle, il existe un besoin de structuration et de systématisation des différents travaux. Ces notions fondamentales en terminologie ne peuvent en réalité qu’être un volet de la pratique terminologique. Au regard de la multiplication rapide des terminologies et du caractère très spécialisé de certains domaines, il apparaît nécessaire d’inclure une dimension normalisatrice. La normalisation appelle toutefois un certain nombre d’impératifs. C’est un travail d’équipe (experts de domaine, linguistes, terminologues, informaticien), mais aussi un travail qui porte sur une langue qui jouit d’une certaine vitalité dans les domaines spécialisés. Pour ce faire, la constitution ou la compilation de corpus dans ces domaines est un prérequis.

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